L'amour est la clé : Lusseyrand, Lemarchand et les "psioniques"

· L'Esprit en Eveil

Je m'émerveille toujours de voir comment un même message peut nous être adressé à plusieurs reprises sous des formes totalement différentes, mais qui démontrent au fond la même chose. Les trois exemples que je partage avec vous ci-dessous – dont deux sont des découvertes récentes – nous révèlent tous la puissance incoupçonnée de l'amour. "Puissance" est vraiment le mot. Oui, l'amour peut être puissant, peut-être même d'une puissance beaucoup plus grande que ce que nous imaginons, faute de l'avoir encore assez pratiquée et éprouvée. J'y reviendrai plus bas.

1) Le premier exemple, j'en ai déjà parlé ici. C'est celui de Jacques Lusseyran, cet homme qui a perdu la vue à l'âge de huit ans, qui a créé son propre réseau de résistance à 16 ans, et passé un an et demi à Buchenwald, à 19 ans. Ses deux livres principaux, "Et la lumière fut" et "Le monde commence aujourd'hui" sont d'une richesse spirituelle très rare, doublée d'une qualité d'écriture aussi exceptionnelle.

Jacques Lusseyran perd la vue à huit ans, mais c'est aussi à ce moment-là qu'il découvre véritablement la lumière. Il découvre cette lumière intérieure qui est en chacun de nous et qui, dit-il, sous-tend celle que captent nos yeux. Les pages qu'il consacre à la façon dont il perçoit le monde tout en étant aveugle sont absolument fascinantes. C'est presque comme si, finalement, c'était lui qui nous apprenait à voir. Voir au-delà des apparences. Dans "Le monde commence aujourd'hui", il dit notamment :

« Affirmer la réalité extérieure c’est vider l’univers de sa substance. Sans la lumière que nous portons en nous, jamais nos yeux ne pourraient s’ouvrir sur les objets lumineux, sur les lumières du monde. Si la vibration fondamentale n’était pas en nous, jamais nous ne pourrions percevoir un son. Si l’amour n’était pas en nous, jamais nous ne pourrions être amoureux de cet être particulier que nous appelons, "notre amour". Si Dieu n’était en nous jamais ne pourrions espérer devenir des hommes. »

Mais pour en venir maintenant à l'objet de cet article, Jacques Lusseyran révèle ensuite quelle est la clé essentielle de cette capacité à voir sans les yeux (les gras/italiques sont de moi) :

« Comme tout aveugle, il m’est souvent arrivé de me heurter. Mais j’ai très vite appris que je me heurtais seulement quand j’oubliais la lumière. Si, au contraire, je la regardais constamment, je courais beaucoup moins de risques. Et la seconde grande leçon est venue presque aussitôt. Pour pouvoir regarder la lumière intérieure, il n’y avait qu’un moyen : aimer. Si j’étais pris de chagrin, si j’étais en colère, si j’enviais ceux qui avaient leurs yeux, si je me laissais aller à quelques rancunes ou quelques jalousies, aussitôt la lumière diminuait. Parfois, elle s’éteignait tout à fait. Alors, je devenais aveugle. Mais la cécité, c’était cela : ne plus aimer, être triste ; ce n’était pas avoir perdu les yeux. »

Et plus loin :

« Peu à peu, je compris qu’aimer c’était voir, et que haïr, c’était cela la cécité, la nuit. (…) La tristesse, la haine ou la peur n’assombrissaient pas seulement mon univers, mais elles le rapetissaient. Alors, le nombre des objets que j’étais capable d’embrasser en moi, d’embrasser du regard, diminuait. Positivement, je me heurtais partout. À l’intérieur, êtres et choses devenaient obstacles. À l’extérieur, je n’évitais plus les portes et les meubles. J’étais puni très bien et très vite. »

Il n'aura de cesse de le dire et le redire dans ses divers écrits et conférences retranscrites, et de l'illustrer de nombreux exemples : c'est l'amour qui est la clé, la seule et unique clé, de cette perception qui est la sienne, tout aveugle qu'il est.

2) Le deuxième exemple de cette puissance insoupçonnée de l'amour, c'est l'artiste peintre Frédérique Lemarchand qui nous le donne. Dans l'interview qu'elle a accordée autrefois à l'INREES, elle parle elle aussi du rôle crucial de l’amour et des pensées pures dans son processus de guérison. Elle explique qu'ayant été greffée à la fois du cœur et des poumons, son corps est maintenu en vie grâce à des traitements anti-rejet. Or ces médicaments éliminent ses défenses naturelles, ce qui fait qu’elle attrape facilement tout ce qui passe. Même un simple rhume peut lui être fatal. Par conséquent, elle aussi nous dit que c’est l’amour – envers elle-même et envers les autres – qui l’a aidée à dépasser les sombres pronostics médicaux, qui lui donnaient très peu d'années à vivre, comme les moments les plus difficiles. Elle décrit cette nécessité absolue de cultiver l’amour et la paix intérieure pour éviter que son corps ne rejette les organes greffés, comparant cela à une forme d’écologie intérieure :

"Je dois bénir chaque situation et chaque personne, même celle qui pourrait me transmettre une maladie. Je n’ai pas le choix."

Elle conclut son interview en affirmant que c’est cet état d’acceptation, de gratitude et d’amour qui lui a permis de survivre jusqu'à ce jour et de traverser tous les moments critiques. L'amour qui a permis autrefois à Jacques Lusseyran de voir sans les yeux permet aujourd'hui à Frédérique Lemarchand de guérir et de maintenir son corps en vie.

3) Le troisième et dernier exemple en surprendra sans doute quelques-uns parmi vous. Je l'ai découvert voici quelques jours à peine, en regardant l'interview de Jake Barber par Ross Coulthart (interview de 2h40, hélas disponible qu'en anglais). Jake Barber est un vétéran de l'US Air Force qui a récemment attiré l'attention en tant que lanceur d'alerte sur des programmes secrets en lien avec des phénomènes anormaux non-identifiés (UAP, en anglais), aussi appelés OVNIs. Dans cette interview, il affirme avoir participé à la récupération de technologies d'origine non humaine. Son témoignage intervient alors qu'un film va prochainement sortir sur les écrans sur cette question, The Age of Disclosure, un documentaire inédit qui présente les témoignages de 34 hauts responsables du gouvernement américain, du milieu militaire et des services de renseignement.

Si je mentionne ce témoignage ici, c'est parce que Jake Barber (ainsi qu'un autre vétéran, Don Paul Bales), explique que l'agence pour laquelle il travaille emploie aussi des "psioniques". Il s'agit de personnes, recrutées dans le monde entier, ayant une sensibilité "psi" surdéveloppée, c'est-à-dire possédant ce que l'on appelait autrefois des capacités "paranormales" : télépathie, télékinésie, etc. Leur tâche, dans ce programme, consiste à entrer en contact par la pensée avec ces intelligences non-humaines. Plus encore – toujours selon Jake Barber – certains d'entre eux seraient en mesure aujourd'hui de solliciter et d'obtenir l'apparition d'UAP à tel endroit et à tel moment précis.

Mais une fois encore, la clé de ce genre de communication avec des intelligences non humaines, selon Barber et Bales, c'est l'amour. Aucune communication ne peut être établie dans un climat d'agressivité, de méfiance, de stress ou de colère.

Ce qui m'a touché dans ce documentaire, d'ailleurs, c'est l'émotion très forte qui saisit Jake Barber quand il évoque sa deuxième rencontre avec un UAP, qui l'a tellement bouleversé qu'il a craint ne pas pouvoir mener sa mission à terme. Il dit avoir ressenti à la fois un amour immense (comme une version féminine du divin) mais aussi une très grande tristesse.

Ce qui frappe, dans ces deux témoignages, c'est de voir ces deux hommes avec plus de 25 ans dans l'armée, leur posture très militaire, leurs propos très mesurés et pondérés… et en même temps la dimension profondément spirituelle et émouvante de ce qu'ils évoquent dans ces rencontres qu'ils ont pu faire.

Leur témoignage – dont je n'ai pas de preuves de la véracité, au-delà de ce qu'il déclenche comme résonance en moi – a ceci de suprenant qu'une fois encore, dans un contexte très différent de la vision de Jacques Lusseyran et de la guérison de Frédérique Lemarchand, il indique que certaines possibilités ne nous sont accessibles qu'à condition d'aimer. Tout militaires qu'ils sont, Barber et Bales ne parlent pas de recourir à la force armée, mais à la puissance de l'amour.

Si j'évoque ici ces trois exemples, ces trois témoignages, c'est parce que je suis sincèrement convaincu que nous ne soupçonnons pas encore la véritable puissance de l'amour et quel champ d'exploration et de découvertes incroyable il peut nous ouvrir. L'humanité a expérimenté depuis des millénaires toutes les déclinaisons possibles de la force. Comme l'a montré Charle Eisenstein dans "Notre coeur sait qu'un monde plus beau est possible", notre société est traversée par une pensée de guerre qui affecte tous les domaines, de la politique à la santé en passant par l'économie, l'agriculture et l'éducation, sans même oublier – un comble ! – une large part de la spiritualité elle-même.

L'une des composantes fondamentales du nouveau paradigme qui cherche à émerger depuis plusieurs décennies déjà est l'amour, précisément. Dans l'éducation, dans l'agriculture, dans la médecine, etc., des expériences passionantes sont pratiquées depuis longtemps qui laissent entrevoir cette puissance inouïe de l'amour (tiens, j'aurais aussi pu évoquer les travaux du Dr Leonard Laskow, fondateur de l'Holoenergetic, qui a appris à soigner avec l'amour, lui aussi).

Non, l'amour n'est pas un truc hippie, new-age, mièvre, gentillet, bon pour les faibles. Il ne faut pas confondre l'amour véritable avec la sentimentalité, ni avec les seuls états amoureux et leurs fluctuations. L'amour, en réalité, est la force même qui maintient ensemble les atomes, les molécules, les cellules, l'univers tout entier. Sans lui, plus rien n'existe. Les formes qu'il peut revêtir sont innombrables, jusqu'à celles moins connues que les anglo-saxons nomment "tough love" ou encore "courageous love" : l'amour dur, l'amour courageux.

Je crois que, collectivement, nous n'en sommes encore qu'au tout débt de l'expérimentation de ce dont l'amour est véritablement capable. L'amour qui permet aux aveugles de voir. L'amour qui permet de guérir. L'amour qui permet de communiquer avec d'autres intelligences que la nôtre (y compris simplement animales). L'amour qui donne accès à une véritable connaissance des êtres et des choses, en profondeur, et non pas seulement un savoir superficiel.

Pour conclure, si je me consacre depuis 15 ans à la thématique du pardon, c'est précisément parce que le pardon est la guérison des blessures du coeur, c'est-à-dire le moyen de nous libérer de tout ce qui nous empêche d'aimer, d'oser l'amour. Le pardon comme l'amour est un chemin que l'on n'en finit pas de parcourir, mais dont chaque pas de franchi nous procure une plus grande liberté intérieure, celle-là même dont Jacques Lusseyran n'a eu de cesse de souligner l'importance première, avant toute autre.

Alors, à chacune et chacun d'entre vous, je souhaite un joyeux cheminement sur ces voies merveilleuses de l'amour !